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Le Japon commémore sa reddition sur fond de polémiques liées aux bombardements de Gaza

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Des lycéens forment une « chaîne humaine » autour du monument de l’hypocentre du bombardement atomique pour appeler à un monde pacifique, à Nagasaki, le 9 août 2024. STR / AFP La cérémonie solennelle, organisée chaque 15 août à Tokyo en présence du couple impérial pour commémorer « le jour où la guerre [du Pacifique ] a pris fin » – « reddition » ou « capitulation » sont des mots pudiquement écartés –, a revêtu cette année un caractère particulier. Organisée dans le Pavillon des arts martiaux, au centre de la capitale japonaise, elle s’est déroulée quelques jours après que les pays membres du G7 et de l’Union européenne (UE) ont décidé de ne pas envoyer leurs ambassadeurs à la commémoration du bombardement atomique de Nagasaki du 9 août 1945 : les diplomates entendaient ainsi protester contre le refus de Shiro Suzuki, maire de la ville martyre, de convier à cette manifestation le représentant d’Israël, alors que Gaza est soumis depuis plus de dix mois à un pilonnage constant. Seul était présent le ministre conseiller de l’ambassade de France à Tokyo, Nicolas Thiriet, afin de « rendre hommage aux victimes du bombardement ». Cet incident diplomatique, qui met en relief la complexe interaction entre mémoire, diplomatie et rapports de force internationaux, jette une ombre sur le caractère universel de l’appel à la paix que le Japon attache à la cérémonie du 15 août. Comme les années précédentes, l’empereur Akihito a exprimé « ses profonds remords » pour la guerre menée par son pays, tout en s’engageant à ce que « jamais les ravages de la guerre ne se reproduisent » et à « œuvrer pour la paix ». Déception teintée de colère La réaction des alliés du Japon a suscité dans l’opinion une déception teintée de colère : une fois de plus, Tokyo se sent incompris. Des sentiments dont se font écho les éditoriaux, pourtant généralement prudents, des deux plus grands quotidiens nationaux, Yomiuri et Asahi. « Si l’on ne peut pas mettre sur le même plan la Russie, pays agresseur, et Israël, qui exerce un droit légitime à se défendre, le nombre des morts palestiniens [près de quarante mille] va au-delà du simple droit à se défendre, écrit Yomiuri. Il n’est pas surprenant que les habitants de Nagasaki soient outrés par les actions inhumaines d’Israël. » Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Nagasaki n’invite pas l’ambassadeur d’Israël au Japon pour les commémorations du bombardement atomique Ajouter à vos sélections Asahi estime pour sa part que « la réaction du G7 met en lumière la difficulté à faire partager ce message », soulignant que « la décision des pays occidentaux de ne pas envoyer de représentants à Nagasaki entame des années d’efforts pour faire naître un engagement universel pour la paix ». Le quotidien de centre gauche dit regretter que « la réponse [de l’Occident ] aux actions militaires impitoyables d’Israël semble dépourvue de toute préoccupation humanitaire : en refusant d’assister à la cérémonie à Nagasaki, les Etats-Unis et leurs alliés ont fait preuve d’une politique de deux poids-deux mesures », alors qu’« Hiroshima et Nagasaki se battent pour que le désarmement atomique devienne une valeur universelle ». Il vous reste 51.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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Author : News7

Publish date : 2024-08-14 17:51:53

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