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le parti Move Forward dissous pour avoir tenté de réformer la loi de lèse-majesté

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Pita Limjaroenrat, l’ancien chef de Move Forward (au centre), arrive au siège du parti à Bangkok, le 7 août 2024. RACH SUMETLAK / AP Les propositions de réforme avaient conquis les foules, le charisme de ses candidats avait fait le reste : un peu plus d’un an après sa victoire surprise aux élections législatives du 14 mai 2023, le parti politique thaïlandais Kao Klai (« allez de l’avant »), connu sous son nom anglais de « Move Forward », créé en 2020, a été dissous, mercredi 7 août, par une décision de la Cour constitutionnelle pour avoir proposé de réformer la loi de lèse-majesté. Les juges, saisis par la commission électorale, ont rendu cette décision à l’unanimité. La campagne électorale du parti pour réformer l’article 112 du code pénal visait à « séparer de la monarchie l’âme de la nation thaïlandaise », a déclaré la Haute Cour dans son verdict. Onze membres de son comité exécutif, dont le député Pita Limjaroenrat, ancien candidat au poste de premier ministre, ont été frappés d’inéligibilité pour dix ans et bannis de toute activité politique. Attendue, cette décision prolonge le cycle des « coups constitutionnels » dont cet organe suprême, composé de juges acquis aux forces conservatrices, est familier. « La Cour fonctionne comme un verrou du système de démocratie à la thaïlandaise, qui repose sur le caractère sacré du roi », explique Eugénie Mérieau, qui mène des recherches pour le CNRS en droit constitutionnel comparé, notamment entre la Thaïlande et d’autres systèmes. « Pour protéger cette identité constitutionnelle, poursuit-elle, la Cour a dissous des partis politiques qui constituaient une menace ou contestaient ce principe cardinal. » « Nous allons aller de l’avant » D’innombrables partis prodémocratie ont subi ce sort ces vingt dernières années, dont le prédécesseur du Move Forward, le « Future Forward ». Né lors du retour partiel à la démocratie en 2019 après le coup d’Etat de 2014, il avait été dissous en 2020 en raison d’un prêt que lui avait accordé son fondateur, Thanathorn Juangroongruangkit, qualifié de donation déguisée. Ce dernier avait été banni de la vie politique, malgré une popularité au zénith. « Ces jeunes idéalistes constituent une nouvelle ressource politique pour l’avenir. Que se passera-t-il à long terme pour la démocratie thaïlandaise si les jeunes politiciens qui défient la tradition sont frappés d’interdiction politique ? », interroge dans son éditorial, jeudi 8 août, le quotidien Bangkok Post, pourtant très modéré. Move Forward a déjà annoncé sa stratégie : transférer ses députés non bannis de la politique à un parti existant, qui sera baptisé d’un nouveau nom. Les détails en seront révélés vendredi 9 août. Mais il perd au moins onze députés – sans compter les éventuelles défections. « On a le droit d’être tristes aujourd’hui, pour un jour », a déclaré, très ému, lors d’une conférence de presse au siège du parti, Pita Limjaroenrat, mercredi après-midi. « Mais dès demain, nous allons aller de l’avant, et nous exprimerons notre frustration dans le prochain bulletin [de vote] », a-t-il ajouté. Agé de 43 ans, diplômé de Harvard, le plus charismatique des politiques thaïlandais du moment fait partie des bannis. La nouvelle figure du « mouvement », comme se désigne cette jeune génération de réformateurs, devrait être Sirikanya Tansakul, une économiste de 43 ans députée depuis 2019 et cheffe adjointe du parti. Il vous reste 47.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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Author : News7

Publish date : 2024-08-09 01:44:41

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